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Seuils

Lucie Béguin, Seuils, zoonosisproject, Vidéo,
39s, 2020 Diffusion Instagram

Seuils est une vidéo produite pour le projet zoonosisproject pendant le confinement d’avril 2020. Le projet est de produire une œuvre en 24h et de la diffuser sur instagram. Des vidéos de plusieurs fenêtres vues depuis l’appartement parisien de confinement sont filmées et recomposées dans un montage jouant sur les superpositions. la fenêtre en tant qu’allégorie entre l’intérieur et l’extérieur est ainsi travaillée. L’architecture est recomposée, son rôle protecteur est renforcé, nouvelle peau, pores, première barrière physique contenant le vivant.

série Sans-titre

Lucie Béguin, série des Sans-titre, Série d’autofilmages,
de 00mn59 à 10mn26, vidéo et son, 2011-2013

« Lucie se méfie de la capacité du langage à dire le réel, à l’instar de l’écrivain Samuel Beckett, qui, dans une lettre à Axel Kaun, se demandait pourquoi la surface matérielle des mots ne pouvait être dissoute afin qu’on ne perçoive plus qu’un chemin de sons suspendus. Elle recherche l’«en-deça», le verso de ce voile qui constitue la langue, en travaillant les dimensions matérielles, sonore, ou formelle des mots, en expérimentant leur relation au corps et plus spécifiquement à la bouche, cet espace liminal qui conditionne leur affleurement. Dans une suite de mots réalisées sous forme d’autoportraits ; l’artiste s’engage chaque fois dans une lecture ou une récitation (définition, énoncé de l’alphabet…) alors que sa bouche est obstruée par un corps étranger (encre, poing, cailloux…) empêchant ainsi l’émergence d’une parole intègre et intelligible. Si la nature des textes prononcés implique un lien indicatif à la question même de langage, leur contenu convoque par analogie les objets qui entravent la verbalisation. Insistant sur les incapacités réciproques du verbe et de l’image, et leur relation problématique au réel, Lucie Béguin active dans le champ artistique les pensées de Lacan, Benjamin ou Deligny. En éprouvant le langage, ou plus exactement ses limites, représentées ici par son obstruction, sa modification ou sa dégradation, elle questionne l’exclusivité du discours en tant que cadre déterminant notre relation au monde. »

Edouard Monnet et Ian Simms, texte paru dans le semaine 05.14 Future Shock