pièces sonores

Contre-Performant

Contre-Performant, performance sonore diffusée le 18 décembre 2020 sur la radio P-Node

«Mais que font donc les performeurs quand ils sont confinés ? Surtout que ça dure pour la culture, au point qu’on ne sait plus trop quand ça va s’arrêter…
Alors comme avec Sandrine, Yassine et Mathieu on ne peut pas faire des performances ensemble dans le réel, et que l’oralité fait partie des choses qu’on aime bien faire, on s’est dit qu’on pourrait se raconter des performances que l’on n’a pas pu faire. En écoutant nos propositions, nous avons tout de suite eu envie d’en entendre plus, de faire vivre des univers variés et nous avons lancé l’invitation à d’autres artistes dont le point commun est l’exploration de l’art action.» Yassine Boussaadoun

L’audiodescription est un procédé qui permet de faire entendre une œuvre visuelle entre les dialogues pour les non-voyants et les malvoyants. C’est la traduction d’une œuvre artistique, celui du ou de la metteur.re en scène ou réalisateur.trice ; c’est également un geste poétique, un geste plastique à part entière et la lecture en direct le soir de la représentation est une performance.
Ici ce sont les premières minutes d’une pièce de théâtre nommée Buster, créée par Mathieu Bauer et Sylvain Cartigny qui sont audiodécrites. Ces premières minutes qui font écho à tout l’enjeu de l’audiodescription : l’écriture en creux.

Sept enregistrements

Lucie Béguin, Sept enregistrements, pièce sonore, boucle : 2mn07, 2013

« Lucie Béguin […] poursuit la réflexion entreprise à l’égard du langage, ici détaché de sa correspondance à l’image. [cette pièce] consiste en la transmission sonore d’une même phrase ayant subi une succession de captations et de diffusions, jusqu’à nous parvenir au seuil de l’audible et du compréhensible. »
Edouard MONNET et Ian SIMMS
texte paru dans le Semaine 05.14 FUTURE SHOCK

Un souffle rauque traverse ma mémoire chaque fois que le monde se tait

Lucie Béguin, Un souffle rauque traverse ma mémoire chaque fois que le monde se tait, pièce sonore, 30 mn05, 2020

Dans le cadre d’une exploration autour de la problématique du langage et de la parole, je me glisse dans le rôle d’une souffleuse de théâtre. Anciennement répétitrice et souffleuse du comédien principal d’une pièce mise en scène par Phillippe Berling, j’utilise ce poste comme point de départ pour nourrir ma réflexion et partir à la recherche du discours en creux. La voix, la parole, la valeur du dialogue, les silences et la mémoire trouvent un nouveau contexte à travers l’envers, les rouages, les impératifs d’une pièce de théâtre.
Le médium sonore m’apparaît alors comme une évidence. Soir après soir, au fil des représentations, je m’enregistre en régie pour collecter un précieux matériau servant à l’élaboration de cette installation sonore en devenir. Dans l’obscurité du local technique, mon souffle, les pages, une toux, un bruissement, des bribes de dialogues, parfois neutres, chuchotements… Le titre, « Un souffle rauque traverse ma mémoire chaque fois que le monde se tait. », est une phrase diffusée dans les hauts parleurs durant les premières minutes du spectacle.