installations

déambulation

Lucie Béguin, déambulation (titre provisoire),
photographies et pièce sonore, 1mn32, 2020

Les centres commerciaux sont construits pour nous perdre, nous faire perdre nos repères, les notions de temps et d’espace. Suite à une errance dans la galerie marchande, des photos de plusieurs points de vue sont prises et servent ensuite à recomposer une architecture alors inventée grâce au procédé de collage. En suivant les lignes de fuite, l’image renvoie à une architecture qui s’apparente au motif du labyrinthe. À partir de cette recréation, le récit de la déambulation fictive est écrit, lu, enregistré et diffusé dans un casque en-dessous du collage.
Le spectateur peut alors suivre la perdition du sujet dans l’espace fictionnel.

Cronk crab video

Lucie Béguin, Cronk crab video,
Vidéo sur téléviseur à tube cathodique, 1mn56, 2019

Joseph Cronk, diplômé de sciences environnementales et passionné d’écologie, filme sur Wake Island un bernard-l’hermite ayant pris refuge dans un crâne de poupon. La vidéo d’environ deux minutes le montre repartir vers la mer, son habitat naturel. Cette vidéo est diffusée sur un téléviseur à tube cathodique disposé à même le sol. Entre comique et tragique, entre documentaire, film d’horreur et vidéo artistique, la vidéo renvoie au statut hybride de l’œuvre, à l’instar de l’animal en présence.

Nuisance sonore

Lucie Béguin, Nuisance sonore, Installation sonore,
boucle : 1mn50, 2014

Un dispositif est mis en place, permettant l’altération du son par la lecture, par la répétition du processus d’enregistrement et l’utilisation maximale du volume sonore. Le texte entendu est déformé par la lecture et le matériel d’enregistrement. Il est ensuite diffusé en différé dans la galerie inaccessible au public. L’espace de la galerie est exploité comme lieu de confinement, d’étouffement, ne permettant pas une bonne écoute et une bonne compréhension du texte. La proposition artistique déborde sur l’espace public. Le rapport du spectateur à l’espace d’exposition ainsi que son rapport à l’œuvre sont interrogés.

je me souviens je ne me souviens pas

Lucie Béguin, je me souviens je ne me souviens pas, rouleau de papier thermique, encre, acétone, 5.7cm x 1800 cm, 2020

L’œuvre textuelle utilisée pour la performance « je me souviens je ne me souviens pas » est réutilisée ici. Elle est imprimée sur un rouleau de papier thermique grâce à la technique du transfert. Le papier thermique au contact de l’acétone, se grise ; l’impression est inégale, le texte est parfois lisible, parfois indéchiffrable car trop endommagé. Le spectateur peut dérouler l’objet pour lire ou tenter de lire les souvenirs.

And Asterion said Home is where the hatred is

Lucie Béguin, And Asterion said Home is where the hatred is, Installation sonore pour une enceinte, boucle : 46mn47, 2019

Cette pièce est une installation sonore dans l’espace de la galerie. Les passages chantés du morceau de Gil Scott Heron Home is where the hatred is (album Pieces of a man, 1971) sont coupés au profit des interstices instrumentaux. Les passages musicaux sont eux rallongés 14 fois, nombre symbolisant l’infini dans La Demeure d’Astérion, nouvelle de Jorge Luis Borgès, autre inspiration pour l’élaboration de la pièce sonore. Dans cet ouvrage, une voix est rendue au Minotaure, figure mythologique vaincue lors d’un duel, dans lequel il raconte sa version de l’histoire. Le titre de la pièce lui rend également son nom et sa voix. Cette pièce sonore interroge les questions d’espace et d’habitat ; pour Astérion le labyrinthe est un
refuge qui l’isole du monde extérieur et renvoie à sa propre monstruosité : sa demeure répond à sa nature. Le lieu habité peut ne pas être le refuge recherché. La disposition épurée dans l’espace pose des questions d’errance et de déplacement, allégories du labyrinthe, et donne à entendre des questionnements autour de(s) espace(s) – espace mental, espace intime, espace d’exposition… Le lieu d’exposition est interrogé comme refuge potentiel le temps de l’exposition.